Les femmes célèbres de Düsseldorf

Les femmes célèbres de Düsseldorf

Anna Maria Luisa : 11 août 1667 - 18 février 1743

Qui ne connait pas la statue de Jan Wellem sur son socle, sur la place de la mairie de Düsseldorf ? Sa femme était Florentine, Anna Maria Luisa (1667 - 1743) issue de la fameuse dynastie des Médicis. Comme c’était souvent le cas, cette union était un mariage arrangé : le jour de son mariage, en 1691, dans la cathédrale de Florence, Jan Wellem (Prince électeur du palatinat Johann Wilhelm) était représenté par son frère, Ferdinand de Médicis. En dépit de cette circonstance peu propice à l’éclosion de sentiments amoureux, et bien que cette union resta sans enfant, ce mariage fût heureux.

Anna Luisa et son époux étaient férus de chasse, de peinture et de musique. Tous deux devinrent de grands mécènes et firent de Düsseldorf en leur temps une métropole de l’art européen. De cette époque datent, entre autres, une collection de tableaux et le château de Bensberg. Ils firent aussi agrandir et restaurer le château de Düsseldorf, dont il ne reste aujourd’hui que le "Schlossturm" dans la vieille ville au bord du Rhin.
Après la mort de son mari, Anna Luisa rentre à Florence où elle devient Grande Duchesse.

Article écrit par Marie-Catherine Meyer dans la P’tite Gazette octobre - novembre 2015


Mutter Ey : 4 mars 1864 - 27 août 1947

Combien de fois passons-nous par des rues ou des places et ignorons tout de la signification du nom qu’elles portent.

Mutter Ey par Hugo Erfurth

A Düsseldorf, au cœur de la vieille ville (Altstadt) existe ainsi la "Mutter-Ey-Strasse".

Qui était cette Johanna Ey, une des femmes les plus célèbres de Düsseldorf, dont il existe une multitude de portraits ?

Née en 1864 près de Monchengladbach, après une enfance marquée par les privations, elle épousa le brasseur Robert Ey, dont elle divorça en 1910. Elle vint s’installer alors avec ses quatre enfants à Düsseldorf et ouvrit une boulangerie sur la "Ratinger Strasse". Celle-ci devint le lieu de rencontre favori des peintres encore inconnus et au maigre budget qui payaient ave leurs œuvres.
Mutter Ey devint donc quasiment par la force des choses marchande d’art. Elle finit par fermer sa boulangerie pour ouvrir une galerie d’art Hindenburgwall, aujourd’hui Heinrich-Heine-Allee. Une période "tumultueuse" s’ensuivit au début des années vingt ; elle devient protectrice et mécène des artistes du groupe "Junges Rheinland", tels que Max Ernst, Otto Dix, Otto Pankok mais aussi des écrivains et poètes comme Herbert Eulenberg et Adolf Uzarski.
Sous le régime national socialiste, elle est obligée de fermer sa galerie (en 1934).
Elle quitte Düsseldorf pour aller vivre chez sa fille dans le Nord de l’Allemagne.
Elle meurt en 1947.
Sa tombe se trouve au cimetière "Nordfriedhof".

Article écrit par Marie-Catherine Meyer dans la P’tite Gazette avril - mai 2015


Lore Lorentz : 12 septembre 1920 - 22 février 1994

Née en 1920, Lore Lorentz débute comme artiste de cabaret et comédienne. Avec son mari Kay, comme étudiante en philosophie et histoire, elle fonde en 1947 à Düsseldorf, le célèbre cabaret politique et littéraire "Kom(m)ödchen", le plus ancien en son genre en Allemagne. Il se trouve à Düsseldorf, Kay-und-Lore-Lorentz-Platz.
www.kommoedchen.de

Lore Lorentz (1966)

C’est aussi le "Kom(m)ödchen" qui est le premier théâtre allemand après la seconde guerre mondiale à partir en tournée en France, aux Pays-Bas, en Suisse et aux Etats-Unis se faisant ainsi l’ambassadeur de la nouvelle Allemagne.
Lore Lorentz devient "l’âme" du "Kom(m)ödchen", son nom devient inséparable de ce théâtre critique. Elle écrit des pièces, essais, chansons et fait partie de la compagnie de théâtre pendant des décennies. En 1978, elle devient professeur à l’Académie Folwang et monte sur la scène de plus en plus avec des programmes en solo, écrits spécialement pour elle et les interprétations de Heinrich Heine, Bertold Brecht, Erich Kastner. de nombreux prix et décorations lui ont été décernés. Elle s’éteint en 1994, un an après son mari Kay.

Article écrit par Marie-Catherine Meyer dans la P’tite Gazette septembre 2015


Gabriele Henkel : 9 décembre 1931 - 28 septembre 2017

Quand on fait l’inventaire des grands noms de Düsseldorf, on arrive très vite à l’incontournable entreprise "Henkel" dont Gabriele Henkell’histoire est intimement liée à cette ville. Et tout de suite on évoque la "dame blanche de Persil". Mais une autre dame tout aussi incontournable et d’une notoriété internationale : Gabriele Henkel.

Fille de médecin et journaliste, elle épouse le chimiste Konrad Henkel qui prend la direction de la société en 1961. Mais Gabriele Henkel ne se cantonne pas dans le rôle de "femme d’industriel". A partir de 1970, elle se met à constituer une imposante collection d’œuvres d’art, aidée au début par sa sœur Hete Hünermann qui avait une galerie d’art.

Gabriele Henkel est aussi professeur honoraire en design de communication à l’Université de Wuppertal. A Düsseldorf, on se souvient de ses réceptions légendaires où elle développait sa passion de la "mise en scène". Parmi ses amis citons entre autres Joseph Beuys, Jörg Immendorff, Günther Uecker, Markus Lüpertz, Frank Stella, Robert Wilson.

Article écrit par Marie-Catherine Meyer dans la P’tite Gazette avril - mai 2016