L’Histoire de la ville et de ses musées

Düsseldorf est une ville ou il fait bon vivre, c’est en outre une importante ville d’art.

Pour le comprendre, il faut se reporter à la fin du 17ème siècle. A cette époque, le prince électeur du Palatinat (Kurfürst), Johann Wilhelm, surnomme Jan wellem, réside à Düsseldorf, dans le château au bord du Rhin, dont il ne reste plus aujourd’hui que la tour (vous la voyez dans la vieille ville, elle ressemble plutôt à un phare).

L'Histoire de la ville et de ses musées

Que serait Düsseldorf sans Jan Wellem et son épouse Anna Maria de Medicis ? Jan Wellem a joué un rôle déterminant dans l’histoire de Düsseldorf au 18ème siècle, particulièrement dans le domaine de l’art.

Jan Wellem est le plus important Prince électeur de l’empire. En premières noces, il épouse la fille de l’empereur Ferdinand III. Ses sœurs sont respectivement reines d’Espagne et du Portugal, une autre, Eleonore, impératrice du Saint- Empire par son alliance avec l’empereur Léopold. Il est donc ce qu’on peut qualifier "un très bon parti" ! Cosimo de Medicis, le grand Duc de Florence, jette son dévolu sur ce prince convoité, et c’est ainsi qu’Anna Maria Luisa, fille de Cosimo et de Marguerite Louise d’Orléans, épouse le jeune veuf Jan Wellem en 1691.

Les Medicis sont plus que fortunés, la dot est donc conséquente...

Cosimo, homme d’affaires avise, fait rédiger un contrat de mariage "en béton", de sorte que, même si Anna Maria ne met pas d’enfant au monde, en cas de décès de son époux, cette dot devra lui être entièrement restituée.
S’il s’agit bien d’un mariage arrange, il n’en reste pas moins que les chroniqueurs s’accordent à dire que le couple vécut dans une entente très harmonieuse. Un des piliers de cette relation est certainement l’art. Très tôt Jan Wellem va développer une passion pour la peinture et la sculpture. Il envoie ses agents dans toute l’Europe afin d’acquérir des centaines de chefs d’œuvre. Ses goûts s’orientent vers la peinture flamande, particulièrement Rubens. Il engage Adriaen van der Wertt et Jan Frans van Douven comme portraitiste de cour et bien d’autres encore, dont le sculpteur Grupello.
Anna Maria, de son côté, lui ouvre d’autres horizons artistiques, italiens, bien sûr, mais l’oriente également vers les arts décoratifs, notamment les objets sculptes en ivoire. Elle fait venir à la cour de nombreux maitres italiens, qu’elle rémunère en florins (or florentin, issu de sa dot).

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De 1691 à 1716, Düsseldorf va littéralement rayonner dans le domaine artistique.

Un historien de l’art ira même jusqu’à dire que, si Jan Wellem avait vécu plus longtemps, Düsseldorf aurait été une deuxième Rome ! Pour vous donner une idée de la collection ainsi assemblée, cette dernière comptait pas moins de 46 Rubens, 5 Tittien, 24 van der Werft, 2 Velasquez, 4 Poussin, 22 van Dyck, 9 Rembrandt, 3 Tintoretto, 2 Raphael.
La galerie de peinture de Düsseldorf, dotée de plus de 650 œuvres picturales, a été la première à être ouverte au public.
A la mort de Jan Wellem, 1716, Anna Maria rejoignit Florence avec sa collection personnelle, tel que le stipulait son contrat de mariage. Hélas pour Düsseldorf !
La ville de Florence peut s’enorgueillir d’avoir eu pour mécène une princesse douée d’un tel sens artistique. C’est grâce à Anna Maria que Florence compte tant d’œuvres d’art dans de prestigieux musées tels que la galerie des Offices et le Palais Pitti.
Le couple étant resté sans enfant, c’est un neveu de Jan Wellem qui devint prince électeur. Par la suite et par le jeu des alliances, les œuvres de la fameuse galerie de Düsseldorf sont en majeure partie venues enrichir le musée de Mannheim et la Pinacothèque de Munich. Quant aux Médicis, Anne Maria sera la dernière de cette lignée, ses deux frères étant morts sans descendants.
Une quarantaine d’œuvres de la collection de Jan Wellem sont néanmoins restées à Düsseldorf. On peut les admirer dans la galerie du musée Kunstpalast (MKP), le musée des arts de Düsseldorf. Vous y verrez notamment une gigantesque Assomption de la Vierge de Rubens mais aussi des sculptures de Grupello et d’autres œuvres encore.

Alors, un conseil : poussez les portes du MKP ! Le musée organise régulièrement des
Expositions à ne pas manquer.
Plus d’infos sur : https://www.smkp.de/
Bibliographie : "Anna Maria, Die letzte Medici" de Karl Vossen

Texte écrit par Isabelle dans la P’tite gazette de septembre 2018


La mort de Jan Wellem entraîna le déclin de la ville et il faudra attendre la moitié du XIXème siècle et l’arrivée de la révolution industrielle pour renouer avec la croissance. La ville ne cessa de s’accroître, construisant des ponts pour pouvoir s’étendre de l’autre côté du Rhin.

Lors de la seconde guerre mondiale, plus de 80 % du centre de Düsseldorf fut détruit. Après la guerre, les Britanniques occupèrent la région et créèrent la Rhénanie du Nord - Westphalie (NRW en allemand), réunissant deux provinces prussiennes, la Westphalie et la Rhénanie. La province de la Lippe (dans le Nord) fut rattachée un an plus tard à ce nouveau Land. Ils firent alors de Düsseldorf la capitale de la NRW.

Düsseldorf se situe le long du Rhin, au milieu de la plaine de Rhénanie et plus précisément à l’endroit où la Düssel se jette dans le fleuve. C’est cette rivière qui a donné son nom à la ville. Düsseldorf est en majorité bâtie sur la rive droite. Seuls les quartiers de Oberkassel, Niederkassel, Heerdt et Lörick se trouvent sur la rive opposée. La ville est située au sud de la Ruhr, la grande région industrielle du nord-ouest de l’Allemagne.

De nos jours, la communauté internationale est très importante à Düsseldorf et dans le Land. De nombreuses compagnies d’assurances, banques, sociétés de télécommunications et de publicité choisissent Düsseldorf pour y implanter leur siège social : le parc des expositions (Messe) avec ses 30 foires annuelles, nationales et internationales, ainsi que la proximité de l’aéroport y contribuent largement.

Düsseldorf compte actuellement plus de 645 923 habitants, dont environ 8 000 Français. Au niveau du Land, près de 30 000 Français résident en Rhénanie du Nord - Westphalie.


LES MUSÉES DE DÜSSELDORF

La "Galerie électorale" fut un des premiers musées européens ouverts au public. Elle comprenait plus de cent mille œuvres d’artistes de la Renaissance et du baroque, d’où le nom de "petit Louvre" ! Grâce au prestige de cette galerie, le peintre Wilhem Lambert Krahe y développa la première école de dessin en 1762.
S’en suivit la fondation de l’académie palatine des beaux-arts, de peinture et de sculpture en 1773 par le prince électeur Carl Theodor. Elle porte le nom de "Kunstakademie" depuis 1819.

Musée Kunstakademie

De nos jours c’est une académie de renommée internationale. Elle regroupe des disciplines telles que l’architecture, la photographie, les films et vidéos ainsi que les décors de théâtre. Friedrich Wilhelm von Schadow en fut un des principaux directeurs en 1826. Il est aussi le fondateur de l’école de peinture de Düsseldorf "Düsseldorfer Malerschule". Vous connaissez sans nul doute la Schadow Straße, les Schadow Arkaden ...

C’est un mouvement, né au 19ème siècle qui a participé à la renommée de la « Kunstakademie ». Parmi les grands artistes allemands nombreux ont été étudiant de l’académie : Joseph Beuys, Heinz Mack, Otto Piene, Gerhard Richter et Günther Uecker sont les plus connus.
L’école de photographie fut fondée en 1990 par Bernd et Hilla Becker : leurs élèves sont tout aussi célèbre : Andreas Gursky, Candida Höter, Axel Hutte, Thomas Rutt, Jorg Sasse et Thomas Struth. Si les travaux des élèves vous intéressent, précipitez-vous aux "Rundgange" (journées portes ouvertes) qui ont lieu en février.

En parallèle, une association d’artistes s’est développée en 1848, la "Malkasten", dénommée aussi à l’époque association pour la monarchie démocratique. Elle ne regroupait que des hommes jusqu’en 1977, parmi lesquels beaucoup de professeurs de l’académie. C’est toujours une association d’artiste. Elle abrite aussi un restaurant, le Lido.

Le Musée Kunstpalast est le musée d’art de la ville de Düsseldorf. Sa fondation remonte à 1846. La collection d’art de Jan Wellem ayant été disséminée, une nouvelle collection a vu le jour avec principalement des artistes de la "Dusseldorter

Musée Kunstpalast

Malerschule". Elle abrite aussi une cinquantaine d’œuvres sauvées de la galerie de Jan Wellem, dont quelques Rubens, et une importante collection d’art graphique. Aujourd’hui elle s’est enrichie d’œuvres modernes et post-modernes.
La collection de verre du "Glasmuseum Hentrich", en face du bâtiment principal, est une des plus belles au monde.

Par ailleurs, les trois grands musées d’art du Land Rhénanie-Westphalie sont le K 20, le K 21 et la maison Schmela.

  • Le K 20, qui veut dire « collection d’art du 20ème siècle », a été constitué grâce à une donation privée américaine de 88 tableaux et dessins de Paul Klee.
    Musée K 20

    Mais c’est Werner Schmalenbach, directeur de 1962 à 1990, qui a contribué à l’acquisition d’un nombre impressionnant d’œuvres majeures de cette époque.

  • Le K 21, la collection d’art du 21ème siècle, est ouvert depuis 2002. Il abrite de nombreuses expositions.
    Musée K 21

    Dans l’entrée majestueuse, levez les yeux pour admirer la gigantesque œuvre de Tomas Saraceno, "in orbit", une immense "toile d’araignée" faite de cordages, sur lesquels il est possible de se déplacer. Gare au vertige !

  • A ces deux musées, s’ajoutent la maison Schmela, le musée Heytjens (céramique et porcelaine) ainsi que le "Stadmuseum", le musée d’histoire de la ville.
    Musée Schmela
    Musée heytjens
    Stadmuseum

Texte écrit par Isabelle dans la P’tite gazette de décembre 2018 - janvier 2019

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